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Cara Black Screen Shot 2013-02-26 at 2 crop horz

(English) Cara Black est un écrivain à succès d’une série de treize livres qui raconte les enquêtes du détective privé Aimée Léduc à Paris. Cara a reçu de nombreuses distinctions pour ses romans, dont plusieurs nominations pour les prix prestigieux Anthony and Macavity Awards, la distinction de Livre de l’année par le Washington Post, la Médaille de la Ville de Paris, qui est remise en reconnaissance des contributions à la culture internationale. Elle a également été conviée en tant qu’invitée d’honneur à d’importantes conférences comme le Festival Paris Polar et Left Coast Crime. Avec plus de 400 000 livres imprimés, la série d’Aimée Léduc a été traduite en allemand, en norvégien, en japonais, en français, en espagnol et en hébreu.

Cara est mentionnée dans Great Women Mystery Writers 2nd Edition, écrit par Elizabeth Lindsay. Son premier roman, Murder in the Marais (Meurtre dans le Marais), a été nommé pour le prix Anthony Award dans la catégorie Meilleur premier roman. Le troisième roman de la série, Murder in the Sentier (Meurtre dans le Sentier), a été nommé pour le prix Anthony Award dans la catégorie Meilleur roman. Cara a récemment écrit Murder Below Montparnasse, qui sera publié en mars 2013 par les éditions Soho Press.

Née à Chicago, Illinois, Cara habite la région de la baie de San Francisco depuis l’âge de cinq ans. Avant de se consacrer complètement à l’écriture, elle s’est essayée à plusieurs emplois : serveuse au café de la gare de Bâle en Suisse, enseignante d’anglais au Japon, étudiante du bouddhisme à Dharamshala au nord de l’Inde, et serveuse à Bangkok (et uniquement serveuse!). Elle a étudié l’histoire chinoise à Sophia University à Tokyo, où elle a rencontré son mari, Jun : un libraire, potier, et chef cuisinier amateur. Elle a ensuite obtenu son diplôme de professeur au San Francisco State College avant de travailler comme directrice d’une école maternelle, puis comme éducatrice dans le cadre d’un programme financé par l’Etat, Head Start, qui l’a menée à Chinatown à San Francisco pour aider les familles, souvent des ouvriers clandestins, pour apporter éducation et soins aux enfants. Chacun de ces emplois était extraordinaire et formateur et tous ont permis à Cara de se construire ses propres expériences dont elle s’inspirera dans ses romans (Cara Black : Facebook / TwitterWebsite ).

Murder Below Montparnasse

“A tantalizing clue to the whereabouts of Paris PI Aimée Léduc’s mysterious mother puts a personal spin on Black’s intricate 13th mystery set in contemporary Paris (after 2012′s Murder at the Lantern Rouge). Yuri Volodya, an elderly Russian who wants to hire Aimée to protect a valuable painting, possibly a Modigliani, tells Aimée he knew her mother, Sydney, whom she hasn’t seen since Sydney abandoned her at age eight. When the painting is stolen and Yuri is later tortured and killed, the police investigate. Meanwhile, a bizarre accident sidelines Aimée’s part-time hacker helper, “cash-poor aristocrat” Saj de Rosnay. Léduc must also cope amid threats of violence without trusted computer expert René Friant, lured to America by a Silicon Valley firm in a lengthy, well-developed subplot. Allusions to Modigliani, Picasso, Cocteau, Man Ray, and Duchamp help evoke 1920s Paris, though the complicated relationships among the principals will be more meaningful to series fans than to newcomers.” – Publishers Weekly

INTERVIEW

Murder Below Montparnasse 

AWP : Vous êtes l’auteur de Murder Below Montparnasse, le dernier roman de votre série d’Aimée Léduc. Qu’est ce qui vous a inspiré pour écrire ce livre ?

One day I came across an article about Lenin who’d lived near my friend Jim Haynes—a good friend to many. Jim gives wonderful dinners every Sunday night and it’s expat’s galore with good food—a tradition. He had me over one day to his atelier and said yes you must write about our area and meet Fauvette who lives upstairs. Fauvette was born in her father’s atelier. Fauvette is a spritely imp of a woman in her late 80s, who stands about four feet high and radiates energy. Her white hair is piled on her head in a chignon that falls down all the time since she never stops moving.

CB : Je remercie mon amie qui vit dans le 14ème arrondissement, l’arrondissement le moins aisé et bohème près de Montparnasse où vivait autrefois Modigliani et Hemingway, entre autres. Pendant plusieurs années, elle me poussait à écrire sur son quartier. Elle m’a invitée à découvrir les petites ruelles bordées d’arbres et d’ateliers. Mais j’avais besoin d’une étincelle pour me lancer. Un jour je suis tombée sur un article sur Lenin qui vivait près de mon ami Jim Haynes – un bon ami à beaucoup de personnes. Jim fait des merveilleux dîners chaque dimanche soir où se trouve des expats en abondance avec de bonne nourriture – une tradition. Il m’a invité un jour à son atelier et il a dit, oui vous devez écrire de notre quartier et faire la connaissance de Fauvette qui vit en haut. Fauvette est née dans l’atelier de son père. Fauvette est une coquine follet a plus de 80 ans, d’une hauteur d’à peu près un mètre trente et qui respire l’énergie. Ses cheveux blancs sont empilés sur sa tête dans un chignon qui tombe tout le temps parce qu’elle ne cesse jamais à se mouvoir.

Jim et Fauvette habitent aux ateliers d’artistes sur une ruelle privée bordées des tilleuls. Le père de Fauvette, un artiste, s’est installé quand il est revenu des tranchées de la Première Guerre mondiale. A ce temps, Fauvette m’a dit, les artisans ont rempli le quartier – imprimeurs, quincaillers, fabricants de verre, tout ce que vous voulez ! Paris était rempli de la production petite, de l’industrie légère et des artistes. J’ai dédié le livre en partie à Fauvette. 

Je logeais sur rue Delambre, près de La Rotonde. Ce weekend il y avait des ateliers d’artiste ouverts au quatorzième arrondissement (sous Montparnasse). Un ami et moi, nous avons entré les vieux ateliers de Soutine, où Modigliani travaillait et actuellement où des nouveaux artistes peignent et sculptent. Quand j’ai lu que Modigliani a fréquenté rue Delambre et que Kiki de Montparnasse vivait très proche…un ‘et si’ m’est venu à l’esprit et puis l’histoire.

AWP : Votre quête de vous ancrer dans une différente partie de la ville de Paris, apprenant son histoire – du Marais et la Place de la Bastille, l’Île Saint-Louis, et le Palais Royal au Quartier Latin – des quartiers de Paris si différents – pourquoi avez-vous décidé d’écrire de Montparnasse ?

CB : Onze enquêtes d’Aimée se passe à la Rive Droite. Seulement une s’était passé à la Rive Gauche, au Quartier Latin. Mon éditeur et moi avons décidé que c’était temps pour Aimée de traverser encore le fleuve.

AWP : Quelle est la chose la plus surprenante que vous avez appris sur ces quartiers ?

CB : À quel point l’ambiance de village reste à Paris si on regarde attentivement. Grattez un peu au-dessous de l’extérieur. Que chaque quartier a un caractère distinct, soit la très ancienne tradition de fabriquer les meubles dans la Bastille et les allés du douzième arrondissement soit les vieux ateliers pour tanner les peaux au dixième arrondissement près de la Canale Saint-Martin. Dès le Moyen-Age, les artisans ont formé des communautés dans et tout autour des arrondissements de leurs artisanats, i.e. le fleuve Bièvre et la teinture de tissu et la tapisserie de Savonnerie. Je cherche toujours à trouver des traces de ceux ci pour montrer la singularité.

AWP : Expliquez-nous les recherches pour Murder Below Montparnasse. Quels étaient les défis, et comment avez-vous découvrit les histoires qui ont laissé leurs traces dans votre roman policier de Montparnasse ?

CB : J’avais la chance d’avoir été présenté aux Art Cops à Paris qui travaillent pour La Défense. Grâce à leurs rapports j’ai rencontré et parlé avec les collecteurs d’art et Interpol. Les agents d’Interpol à Lyon étaient merveilleux. L’histoire j’avais pensée à écrire a changé lorsque les vrais enquêteurs m’ont expliqué les vraies histoires du crime d’art et comment les réseaux d’art volé fonctionnent en vérité en Europe. Ce n’est pas l’histoire romantique de Thomas Crown Affair ni des voleurs d’art débonnaires comme Cary Grant en To Catch a Thief. Meurtre sous Montparnasse se passe en 1998 juste avant Google. Aimée utilise toujours la connexion bas débit, on paie en francs mais on avait des téléphones portables. J’ai ramassé des annuaires de Paris de cette période (toute une valise des annuaires), donc j’avais les rues, les magasins, et les détails corrects. Les journaux de ce temps m’ont donné ce qui était en solde, les évènements mondiales, et les embouteillage à Paris. J’ai parlé avec la police du fleuve sur la Seine au sujet des ‘noyés’ – les corps découverts dans la Seine – et les procédures.

Pour moi une histoire captivante, il s’agit des personnages, comment le crime les affecte ; le monde de la victime et la médecine légale et la technologie sont des outils. Chaque hacker auquel j’avais eu l’occasion de parler a dit que la technologie est seulement aussi bon que l’utilisateur – manipulation sociale (faire du gringue à quelqu’un, draguer, se montrer plus malin que lui) peut obtenir un mot de passe ou percer le pare-feu d’un ordinateur beaucoup plus vite que rien d’autre. Mon détective de la sécurité des ordinateurs Aimée et son partenaire René, qui est un nain et hacker extraordinaire, sont à la pointe de la technologie. Mais, aucun système ni laboratoire est à l’abri de l’élément humain.

AWP : J’imagine que vous ne laissez jamais passer une opportunité de voir quelque chose de nouveau, un scoop de vrai crime à Paris. Où n’allez-vous pas ? Quoi ne faites-vous pas ?

CB : Je suis descendue dans les égouts pour pourchasser les rats, j’ai rampé aux vieux bunkers Luftwaffe sous le Jardin du Luxembourg, j’ai trainé à 36 Quai des Orfèvres avec la police de la Brigade Criminelle, je suis allée aux stands de tir avec les flics, j’ai rendu visite à huis clos à la Ministère de la Culture au Palais Royal et mangé à leur cantine. Mais je ne monterais pas un toit carrelé parisien à deux pans dans les chaussures à talons hauts. Jamais.

AWP : Quelle était la chose la plus surprenante que vous avez appris sur Montparnasse ?

CB : Qu’au passé, et les traces existent actuellement, il y avait une influence russe à cause de la grande population des émigrés. Sous Montparnasse étaient les exilés politiques et aristocrates pauvres qui ont fuit la Russie tsariste ; des contes russes blancs conduisaient les taxis et Lenin passait toute la nuit à La Rotonde avec un seul boisson.

AWP : C’est quoi, ce qui vous intéresse aux crimes de Paris ?

CB : Edgar Allan Poe, à mon avis, a mis en feu l’imagination des lecteurs américains avec son œuvre The Murders in the Rue Morgue. Au côté français il y a une grande tradition, i.e. Eugène François Vidocq, Eugène Sue, Georges Simenon et Léo Malet – qui est mon préféré. La Ville-lumière se prête au côté plus noir avec l’intrigue, les ruelles pavées, les cours cachés, les ruelles sinueuses, et le crime est toujours plus chic à Paris.

ECRITURE 

AWP : Certains hommes et femmes sont prédisposés, chacun de sa propre manière, vers Paris : par l’imagination, la famille ou un contexte culturel. Ils ont déjà eu une partie de leur récit, même avant de voyager. Comment se déroulait votre intérêt à Paris ?

CB : Paris m’intrigue. Je pense que Gertrude Stein a dit ‘…C’est pourquoi les écrivains doivent avoir deux pays, l’un dont ils appartiennent et l’autre où ils vivent vraiment. Le deuxième est romantique, c’est séparé d’eux-mêmes, ce n’est pas réel mais c’est là vraiment.’ Je me suis grandie près de San Francisco avec un père francophile qui aimait la bonne nourriture et le bon vin. Il m’a envoyé à une école française catholique avec des religieuses qui nous a enseigné le français archaïque et nous a donné les abonnements à la magazine ELLE pendant l’été. Même aujourd’hui les gens montrent de l’étonnement à ma connaissance obscure de Florence Dorléac, la sœur de Catherine Deneuve qui est morte jeune, et la première liaison entre Mireille Darc et Alain Delon. Quand j’étais petite j’ai écouté les histoires de mon oncle au sujet du temps il a passé en étudiant l’art aux années 1950 avec Georges Braque.

Mais ce n’était que beaucoup plus tard quand je suis allée au Marais avec mon amie qui m’a parlé de sa mère, un enfant juif caché pendant la Guerre que j’ai su que je voulais explorer cette période, cette époque dans une histoire grise. Les temps noirs, comme on les a appelé. Quand j’ai commencé à écrire mon premier livre, Meurtre dans le Marais, je n’avais aucune idée qu’il sera publié encore moins que j’écrirai une série. Il n’y avait pas un schéma directeur, c’était que l’éditeur m’a demandé où à Paris se passera la prochaine enquête d’Aimée – à quel quartier elle ira au prochain. Stupéfaite j’ai dit ‘Quoi ?’ ‘Vous envisagez une série, n’est-ce pas ?’ elle a demandé. ‘Bien sûr,’ j’ai menti. Mais j’ai couru à l’ordinateur et saisi mes cartes. Tout c’est fait tout seul et je suis tellement reconnaissante.

La fiction policière fournit un plan, une structure pour raconter une histoire, et assure l’autodiscipline, vous avez raison. L’arche du personnage d’Aimée se développe, j’espère, avec chaque livre. Elle fait un voyage dans son enquête et il y a un voyage personnel aussi – sa mère disparue, le mort mystérieux de son père dans l’explosion de bombe à la Place Vendôme, son problème avec sa préférence pour les mauvais garçons…À mon avis le moyen est le drame policier et la partie la plus intéressante est les personnages. Je n’avais jamais l’intention d’écrire une série de mystères, mais quand j’ai crée mon détective Aimée Léduc qui est un part américaine et un part française, j’ai voulu qu’elle explore plus de Paris ; les problèmes sociaux, comment est la vie d’une parisienne moderne et contemporaine, qui porte les chaussures à talons hauts et aime les mauvais garçons. C’était aussi un moyen génial « d’aller à Paris » chaque jour après avoir amené mon fils à l’école – passeport non requis – je devais seulement « revenir » à temps pour le covoiturage.

AWP : Quand avez-vous rencontré pour la première fois la littérature française ? Qui étaient vos auteurs préférés ?

CB : C’était au lycée. J’ai lu L’Amant par Marguerite Duras et les œuvres de Jeant Genet et Romain Gary. La Promesse de l’Aube de Romain Gary m’a ouvert les yeux à l’écriture et la pensée folle qu’un jour je pourrais peut être l’essayer. Quand je l’ai rencontré à Paris, il y a plusieurs années, il m’a gracieusement amené à son café du quartier sur rue du Bac pour un expresso et mon premier cigare.

AWP : Vous êtes écrivain américain de bestsellers policiers et incluse dans Great Women Mystery Writers 2nd Edition par Elizabeth Lindsay. Votre premier livre, Meurtre au Marais, a été publié en 1998. Quel est le change le plus important que vous avez remarqué dans l’écriture des mystères dès que vous avez commencé à écrire dans ce genre ?

CB : Probablement c’est que plus de femmes écrivent et reçoivent des critiques et sont prises au sérieux. J’ai entendu dire que P.D. James a utilisé son paraphe quand elle a commencé à écrire parce qu’elle doutait qu’on publiera une femme.

AWP : Qui sont considérées comme les plus importantes des premières femmes écrivains dans ce genre ?

CB : P.D. James était à mon avis révolutionnaire pour son livre An Unsuitable Job For a Woman avec une forte, vulnérable femme détective. Sue Grafton pour ses mystères de Kinsey Millhone qui ont popularisé le genre moderne des femmes détectives privées, une PI qui vit selon sa propre philosophie de vie. Bien sûr avant tout ça il y avait Agatha Christie et Dorothy L. Sayers, deux femmes anglaises qui étaient innovatrices de ‘L’Age d’Or du Mystère,’ un genre de mystère plus douillet.

AWP : Avec plus de 400,000 livres imprimés, la série d’Aimée Léduc a été traduite en allemand, en norvégien, en japonais, en français, en espagnol, et en hébreu. Comment est-ce que cette expérience a changé votre vie ?

CB : Je suis honorée. C’est incroyable de savoir que les gens dans des autres pays peuvent lire l’histoire d’Aimée et ‘aller à Paris’ dans mes livres d’un fauteuil chez-eux. Une jeune femme japonaise m’a approché une fois et elle a dit qu’elle ‘s’identifie à Aimée et son instinct pour la mode.’ Une autre jeune femme a dit que quand elle est allée à Paris elle a loué un scooter et suivi la route d’Aimée.

AWP : A votre avis, qu’est-ce que les écrivains de mystères d’aujourd’hui, avec les œuvres qui se passent aux endroits bien connus comme Paris ou des autres, qu’est-ce qu’ils apportent à l’expérience des voyageurs ? 

CB : Paris est plein de l’histoire, comme vous savez bien, mais il n’est pas une musée, au contraire une ville vivante et animée avec une société traditionnelle et une passé récente de la Deuxième Guerre mondiale, le conflit algérien, le colonialisme en l’Indochine et tous avec un style très français. Les intrigues depuis les Rois et le Royauté et la Révolution ne changent pas beaucoup jusqu’aux scandales actuels, donc ils sont plus contemporains et pertinent qu’on pense. L’amour, l’argent et la vengeance sont éternels et quel meilleur endroit que Paris ?

Vous savez que la première reconnaissance de roman policier est pour Edgar Allan Poe, un américain, pour son œuvre The Murder in the Rue Morgue qui se passe à Paris. Il y a quelque chose furtive à Paris, un passé que je pense pouvoir saisir si je gratte la surface un peu et sente comment ça résonne aujourd’hui. Ils apportent une tranche de vie que les voyageurs ne verraient pas peut être de l’extérieur ou n’auront pas l’opportunité d’avoir derrière les portes fermés des cours. Quand je voyage, je lis toujours un roman qui se passe dans ce pays, historique ou contemporain, pour me donner une idée de cet endroit : pour apprendre l’histoire de ce que je vois et de qui vit/vivait là-bas. 

AWP : Votre carrière vous a emporté d’être serveuse au café de la gare Basel en Suisse, enseignante d’anglais au Japon, étudiante du bouddhisme à Dharamshala au nord de l’Inde, serveuse de boissons à Bangkok, jusqu’à l’éducation en avance des enfants au Chinatown de San Francisco. Quelle était votre inspiration vers une vie et une carrière si dépendent aux mots et la capacité de communiquer ? Qu’est-ce qui a influencé cette vision ?

CB : Il y avait une histoire que j’avais un désir brûlant d’écrire. Quelquefois, je pense que Paris m’a choisi. L’inspiration pour mon premier livre est venu de plusieurs endroits mais le germe a été planté à Paris, au Marais. Ma première introduction au Marais était en 1984 quand mon amie, une parisienne, m’a invité d’explorer une partie de la ville moins connue à ce temps. Nous sommes descendues du bus vert d’emboîtage ouvert par les rues étroites pavées et passées devant les hôtels particuliers du seizième siècle, qui n’était encore embourgeoisés. Des cordonniers, des librairies yiddishs, et les restaurants juifs qui servait la cuisine du Moyen-Orient ont bordé la rue des Rosiers. Et je savais que ce quartier était unique, spécial, et dans une façon très étrange avait l’ambiance de ‘chez moi.’ J’ai vu les hôtels particuliers des anciens aristocrates avec des plaques qui commémoraient les victimes des exécutions par le Gestapo qui ont été tués à cet endroit. Et puis mon amie a fait une geste vers un vieux bâtiment en pierre et m’a raconté l’histoire de la vie de sa mère. Pendant tout l’après-midi, pendant que nous marchions au Marais, elle m’a raconté l’histoire de sa mère, une collégienne juive, qui s’est cachée aux Allemands. Et comment ses sœurs, ses frères, et ses parents ont été pris par la police françaises selon le commandement des Allemands et qu’ils ne sont jamais revenus.

L’histoire de sa mère m’a obsédé, comme le Marais avec ses couches d’histoire. Si seulement ces pierres pourraient parler ! Dix ans plus tard, j’ai voyagé encore en France, je suis restée au sud à une ferme de lavande avec mon mari Jun, et notre jeune fils, Shusei. Nous avons passés les derniers jours du voyage à Paris, au coin de la Place de Vosges, la place formidable bâtie par Henri IV où se passaient auparavant les compétitions de la joute médiéval. Pendant la nuit, je me suis baladée la ville et l’histoire de mon amie m’est revenue à l’esprit, aussi vive que si elle était là à mon côté sur ces ruelles pavées.

Après être revenue à San Francisco, j’ai eu du décalage horaire et je n’ai pu pas dormir. Donc en pleine nuit, je me suis assise devant l’ordinateur et l’histoire de Hartmuth s’est épanchée, et puis laquelle de Sarah. Je suivais un atelier d’écriture à ce temps, et cet atelier m’a aidé à clarifier mes idées et mes pensées afin de tresser les personnages et leurs vies dans un fils qui dure cinquante années. Trois ans et demi plus tard, Meurtre dans le Marais est sorti.

J’ai voyagé à Paris beaucoup après ça, faisant des recherches et documentant l’histoire et les détails de la vie quotidienne de cette époque. Je suis allée au Centre de Documents Juifs. C’était important de trouver des cartes de rationnement, de voir les uniformes que les élèves ont porté et de savoir plusieurs autres détails si intrinsèques de cette époque. Et le plus important, de sentir ces pavés encore dessous mes pieds, les expressos et le parfum des Gauloises. J’ai rencontré et interviewé trois sur quatre des femmes françaises qui avaient à l’époque leurs propres firmes de détectives privés. L’une entre eux reste une proche amie et grâce à ses présentations j’ai rencontré les détectives privés et l’ancien chef de la police de Paris, maintenant retraité. Mais ce qui me perturbait était les émeutes et les manifestations à Paris contre l’immigration, si évocateurs du sentiment des lois de Vichy contre les Juifs pendant la Guerre. Il me semblait que l’histoire s’est répétée. J’ai essayé de comprendre les réactions en France contemporaine aux nouvelles vagues d’immigrés, l’héritage de son empire coloniale.

Je n’avais jamais l’intention mais lorsque mon fils a commencé l’école primaire mon mari m’a dit pourquoi pas suivre un cours d’écriture, inscrire cette histoire de la mère de ton amie – une fille juive cachée pendant l’Occupation de Paris qui m’a obsédé dès que je l’ai entendue plusieurs années avant. Alors, c’est ça comment j’ai commencé ma ‘vie de crime.’ Je vient d’une famille de lecteurs et les livres étaient et sont toujours très importants dans notre vie. Mon oncle et mon grand-père étaient aussi de bons conteurs, donc plus que souvent au dîner il y avait un conte à écouter. Ou quand nous faisions du camping et sous les étoiles ils ont raconté les histoires autour du feu de camp. Les écrivains sont les conteurs pour lesquelles le moyen est le papier.

AWP : Vous venez du monde d’être avec les autres. Vous avez de bons aperçus de la nature humaine et comment le corps communique ; un motif qui est évident dans votre série du détective privé Aimée Léduc. Quelle était la chose la plus surprenante que vous avez appris sur les français ?

CB : Peut être que ce n’est pas surprenant mais je l’ai remarqué encore et encore, que la famille et les parents élargies sont si importants et intégrants à la vie quotidienne. Que les traditions sont respectées, poursuivies, et données une place d’importance. Et que les chiens parisiens sont tellement sages – pas comme le mien.

AWP : Pourriez-vous discutez votre processus comme écrivain ?

CB : Mon processus évolue continuellement. Mais je commence avec un quartier de Paris que je ne connais bien ou qui m’intéresse. Je veux apprendre des gens qui y habitent, leurs expériences et professions, l’atmosphère et rythme des rues, la vie quotidienne, et l’histoire des bâtiments et l’histoire qui a formé le quartier. Paris était – et je dirais est toujours – une collection de villages qui ont chacun une atmosphère et une ambiance particulière.

AWP : Quels éléments influencent votre style ?

CB : Je pense que c’est important de donner une immédiateté aux personnages, de transporter le lecteur dans la rue, à la table du bistrot, dans le bureau de la Ministère et les laisser avoir l’expérience des vues, des sons, des odeurs, de la texture et du goût de Paris avec le personnage.

Avis du mode : Une petite robe noire vous amène n’importe où.

AWP : La série d’Aimée Léduc a eu un grand effet sur des lecteurs partout dans le monde. Qu’est-ce que vous pensez est le truc dans vos romans policiers qui fait aux lecteurs une impressions si puissante ?

CB : Peut être que les lecteurs nourrissent un rêve de vivre à Paris et imaginent qu’ils ont la vie d’Aimée. Je sais que je voudrais habiter dans son appartement du dix-septième siècle à l’Ile Saint-Louis. Ou ils ont passé une année d’étude à l’étranger, fait leur voyage de noces, travaillé comme au pair et ils veulent avoir encore la vie de Paris sur les rues moins traversés. Un voyage indirect au côté noir de la Ville-lumière de la sécurité de votre salon ? Pour moi le meurtre et le crime, malgré qu’intégral à la structure du genre policer, sont moins importants que les personnages dans l’histoire. L’effet que le meurtre a sur non seulement la famille de la victime, ses amis, ses voisins, et ses collègues mais le tissu du monde de cette famille. Le déchire. Le change afin qu’il ne soit jamais le même. Peut être que nous tous pouvons comprendre les évènements tragiques qui se sont passés dans nos vies. Mais il s’agit aussi de l’enquête du crime et quel effet il a sur Aimée qui intervient et donne une voix aux muets, défende quelqu’un qui n’a personne pour le défendre.

AWP : Est-ce qu’il y a quelque chose qu’on n’a pas dit sur Paris ou sur le crime et que vous cherchez à explorer maintenant dans vos œuvres ?

CB : Oui, c’est comme ça dans chaque livre. Mais je ne sais pas toujours ce que c’est avant d’écrire. Ou avant de savoir le thème qui va centrer l’histoire et l’enquête. Chacun de mes livres vient d’une histoire vraie que j’ai entendu, lu dans le journal, ou un incident que je trouve aux archives. Je veux explorer le Paris différent, hors des sentiers battus. Où les touristes ne vont pas souvent. Découvrir un quartier, l’histoire, les problèmes sociaux et les cultures des immigrés et l’histoire qui les affecte aujourd’hui.

AWP : Dites-moi vos habitudes quand vous voyagez à Paris pour travailler un livre. Quel est le meilleur aspect de faire la recherche et l’écriture à Paris ? Le pire ?

CB : J’adore la recherche, c’est la meilleure partie de mon travail parce que je dois la faire à Paris. Je dors sur les divans des amis, garde des chats sur Canale Saint-Martin, et espionne au Métro, au bus, au café ou Monoprix. Je suis éhontée et j’aime attraper le rythme du dialogue parisien. Je vais aux archives, aux stands de tir avec les flics, je vais aux égouts et essaie d’absorber toutes les sensations. À Paris je pris des notes, enregistre les conversations et les sons des rues, pris des photos, fais des cartes et des schémas des endroits où mes personnages vivent, travaillent, et font du shopping et je parle avec tout le monde. Le pire ? Quand j’ai perdu ma carte Navigo du Métro !

JOIE DE VIVRE 

AWP : Décrivez votre propre « Paris. »

CB : Je me souviens des journées passées aux archives et puis j’allais chercher la fille de mon amie à la crêche proche à Montmartre et son autre fille à l’école maternelle et j’achetais du pain au chocolat pour les deux, puis nous allions au parc. La soirée est finie par un dîner d’adultes au quartier accompagné par Veuve Clicquot.

AWP : Nommez le seul livre, film, œuvre d’art ou de la musique, mode ou cuisine qui vous a inspiré. 

CB : Les (nombreux) livres de photos en noir et blanc de Paris d’Eugene Atget. 

AWP : Quel est le livre que vous avez lu le plus récemment ? 

CB : Django: The Life and Music of a Gypsy Legend, par Michael Dregni.

Le recommanderais-je ? Oui, ce livre décrit l’évolution musicale de Django Reinhardt au même temps du Jazz Hot et son influence à Paris. Pourquoi ? Si je ne peux pas vivre à Pigalle aux années 1930 et écouter Django pendant qu’il joue la guitare bohémienne ce livre est le meilleur seconde choix.

AWP : Si vous étiez à un dîner, quelle question vous demanderait-on ?

CB : Qui vous a permit d’entrer ici ? Ou, où est-ce vous avez trouvé ces perles ?

AWP : Votre passion pour la vie est extraordinaire. Quels sont vos plans pour l’avenir ?

CB : Un voyage à Paris pour faire des recherches pour la prochaine enquête d’Aimée.

FILMS RECOMMANDES PAR CARA BLACK

The 400 Blows, un film dramatique de 1959 par François Truffaut

Les Vacances de M. Hulot, un film comique dont Jacques Tati est protagoniste et réalisateur

Touchez pas au grisbi, un film policier de 1954 par Jacques Becker

Sur mes lèvres, un film de 2001 par Jacques Audiard

LIVRES PAR CARA BLACK

Murder in the MaraisSoho Crime, 1998   
Murder in BellevilleSoho Crime, 2000
Murder in SentierSoho Crime, 2002
Murder in the BastilleSoho Crime, 2003
Murder in ClichySoho Crime, 2004
Murder in MontmartreSoho Crime, 2005
Murder on the Ile Saint-LouisSoho Crime, 2007
Murder in the Rue de ParadisSoho Crime, 2008
Murder in the Latin QuarterSoho Crime, 2009
Murder in the Palais RoyalSoho Crime, 2010
Murder in PassySoho Crime, 2011
Murder at the Lanterne RougeSoho Crime, 2012
Murder Below MontparnasseSoho Crime, 2013

Meurtre dans le Sentier. Anatolia, 2008.
Meurtre dans le Marais. City Editions, 2009

Remerciements: Nous sommes reconnaissants envers les personnes suivantes pour aider à faire cette interview possible: Timothy Wilkerson, professeur de français et de langues à Wittenberg University à Springfield, Ohio; Bailey Roberts, étudiant de la linguistique et du français à Macalester College à St. Paul, MN; Elyse Rozina, Rédactrice en Chef de Traduction à A Woman’s Paris, étudiante du Français et de l’Italien à L’Université de Minnesota Twin Cities.

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Impressions Françaises : Anne Fontaine- le chemisier blanc est intemporel et élégant. French Impressions: Anne Fontaine’s white shirts and the color of happiness. Anne Fontaine, une couturier, entrepreneur, femme d’affaires, et philanthrope franco-brésilienne, appelée « la reine du chemise blanc, » a apporté de nouvelles visages et des niveaux de diversité inattendus au monde de la mode. Grâce à elle, le chemise blanc est maintenant définitivement essentiel aux garde-robes des femmes. Anne parle de son accession dans l’industrie et l’ouverture en 2011 de The Anne Fontaine Foundation, qui a pour but la reforestation de la fôret tropicale au Brésil. 

86 des classiques française à voir et à revoir. 86 Classic French films to watch again and again. Femme française Bénédicte Mahé croit que, pour mieux comprendre la culture populaire de France et les français qu’on peut être rencontrait, il faut avoir quelque idée de la culture cinématographique. Elle partage des films français importants (pour la plupart des années 1990 et 2000) qui vous aideront à accomplir ce but. 

Les Ballerines à Paris- et puis Dieu a fait RepettoBallet Flats in Paris: And God made Repetto, par Barbara Redmond qui partage qu’est-ce qu’elle a reçu d’une paire de chaussures plates qu’elle a acheté dans une boutique de ballet à Paris ; un style félin et naturel des orteils jusqu’à la tête, une paire de chaussures simples qui ont transformé complètement son look. Cette article inclut les vimeos “Pas de Deux Coda,” par Opening Ceremony and “Repetto,” par Repetto, Paris.

A Woman’s Paris — Elegance, Culture and Joie de Vivre

Nous sommes captivés par les femmes et les hommes qui utilisent leur discipline, esprit et ingéniosité de faire leur propre chemin et qui sont excellent dans ce que les Français appellent la joie de vivre ou de «l’art de vivre. » Nous sommes en admiration de ce qu’ils occupent leur vie. Les esprits libres qui inspirent à la fois l’admiration et la confiance.

“La mode n’est pas quelque chose qui existe dans les robes seulement. La mode est dans le ciel, dans la rue, la mode doit se faire avec des idées, la manière dont nous vivons et de ce qui se passe.” – Coco Chanel (1883-1971)

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